Des inondations de plus en plus coûteuses

Les 17 et 18 octobre derniers, de fortes pluies ont frappé le Centre-Est, le Sud-Est et l'Ile de France, provoquant d'importants dégâts. La Caisse Centrale de Réassurance (CCR) a estimé le coût de ces évènements exceptionnels entre 350 et 420 millions d'euros pour le marché de l'assurance. Avec plus de 35 000 sinistres recensés, les conséquences financières pour les assureurs sont significatives, et ce chiffre pourrait encore augmenter en cas de nouvelles inondations ou si des sols déjà saturés d'eau subissent de nouvelles précipitations. Le régime Cat'Nat' a pris en charge ces sinistres, assurant une indemnisation des habitants impactés.

Un phénomène qui touche toute l'Europe

L'Espagne a également été durement touchée récemment, notamment dans la région de Valence où des pluies torrentielles ont causé des crues rapides, bloquant des routes, endommageant des habitations et entraînant des évacuations massives. Ces épisodes renforcent l'urgence d'une coopération européenne pour mieux anticiper et gérer ces évènements climatiques extrêmes.

Le régime Catastrophe Naturelle : une protection vitale, mais menacée

Le régime de catastrophe naturelle en France, créé en 1982, a prouvé son efficacité dans la gestion des dommages causés par des évènements climatiques intenses, non assurables. Ce régime repose sur un partenariat public-privé, où l'Etat et les assureurs mutualisent les risques pour garantir une prise en charge rapide et équitable des sinistres. Cependant, ce régime est aujourd'hui sous pression. Depuis 2015, le fonds dédié aux catastrophes naturelles est en déficit, et des mesures sont prises pour renflouer ses caisses.

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Dès 2025, les cotisations additionnelles aux contrats d'assurance, dédiées au régime Cat'Nat', augmenteront de manière significative : de 6% à 9% pour les contrats auto et de 12% à 20% pour les contrats de dommages aux biens (assurance habitation...)

Cette hausse est nécessaire face à l'augmentation des sinistres liés au changement climatique. Selon les estimations de la FFA (Fédérations Française de l'Assurance), le coût des évènements naturels pourrait atteindre 143 milliards d'euros d'ici 2050, soit une augmentation de 93% par rapport à la période 1989-2019. Durant ces 30 années, les sinistres liés aux catastrophes naturelles avaient coûté environ 74 milliards d'euros. Cette accélération est directement liée à la multiplication et l'intensification des phénomènes climatiques extrêmes, qui rendent les évènements naturels plus fréquents et plus destructeurs.

Changement climatique : des sinistres qui s'intensifient

Les récentes inondations ne sont malheureusement pas un cas isolé. Les épisodes de pluies torrentielles se multiplient, notamment dans les Cévennes, où l'on a enregistré entre 650 et 700 mm de précipitations en seulement 48 heures. Le sud-ouest de la France, quant à lui, a subi des crues comparables à celles de novembre 2008, provoquant des débordements dans plusieurs communes. La prévention et la résilience face aux risques naturels sont plus que jamais cruciales.

Qui paiera la facture ?

Avec l'augmentation des sinistres, ce sont les assurés qui devront absorber une partie des coûts via une hausse des primes d'assurance. Cette situation pose la question de la mutualisation des risques et de l'accès à l'assurance pour tous, notamment dans les zones à risque. Certains évoquent un risque de dérive vers un modèle comme celui observé en Californie, où les assureurs refusent de couvrir certaines habitations jugées trop risquées. En France, la volonté reste de maintenir une couverture universelle, mais à quel prix ?

Les étapes pour déclarer une catastrophe naturelle

Lorsqu'une catastrophe naturelle survient, comme les récentes inondations, un mécanisme bien défini est activé pour reconnaître officiellement l'évènement et permettre aux sinistrés de bénéficier d'une indemnisation. Voici les étapes :

  1. Déclaration de l'évènement : Le maire de la commune touchée fait une demande auprès de la préfecture.
  2. Arrêté ministériel : L'Etat publie un arrêté reconnaissant l'état de catastrophe naturelle.
  3. Déclaration de sinistre : Les assurés ont 10 jours après la publication de l'arrêté pour déclarer leur sinistre à leur assureur.
  4. Expertise et indemnisation : Un expert est mandaté pour évaluer les dommages et l'assureur indemnise sur la base de ce rapport et des garanties souscrites.


Malgré les défis liés aux catastrophes naturelles, les innovations en prévention et l'utilisation accrue de la data pour mieux cibler et prévenir les risques offrent des pistes pour mieux anticiper les événements climatiques de grande ampleur. En combinant technologies, infrastructures résilientes et prévention, les assureurs feront le maximum pour mieux protéger les populations et faire évoluer notre métier face aux risques climatiques, et garantir l'assurabilité de tous.

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